Kinect machin, Kinect truc, Move par-ci, Move par-là, la wiimote, le nunshuk, tu crois que c'est révolutionnaire toi, tout ça ? Bien sûr que non lecteur, je te sais moins naïf que cela.
Et tu as bien raison. regarde attentivement ça :
Tu sais ce que c'est ça ? Je vais te le dire : c'est l'Activator (en même temps, c'est écrit dessus). Un des deux accessoires "révolutionnaires" (tu remarqueras l'emploi des guillements ici) présentés au CES (Consumer Electronic Show, ça veut dire) de Las Vegas de 1993. Un truc de dingue j'te dis.
En France, on a découvert ça dans le Joypad n°17, un numéro à la couverture d'anthologie. Tu vas comprendre pourquoi dans quelques lignes, si tu t'arrêtes pas avant. Mais t'aurais quand même bien tort. Enfin, j'dis ça, j'dis rien. Console + en avait aussi dit quelques mots à la même époque.
Premier accessoire, donc, l'Activator. Autant le dire tout de suite, Microsoft et son Kinect peuvent aller se rhabiller. La bestiole est en fait un genre d'octogone posé sur le sol. Lequel envoie des rayons infrarouges à la verticale. Ne me demande pas comment, mais le bousin semblait capable de repérer où et à quelle hauteur le laser était coupé. Application directe : en attribuant telle hauteur et tel endroit de l'octogone à tel bouton de la mégadrive (A, B ou C donc) ou même à une direction, on pouvait se mettre à jouer par de simples mouvements. Pas con !
Chez Joypad, à l'époque, on nous dit (le "on" étant à attribuer, au choix, à AHL ou à Destroy, va savoir) que le système est impressionnant, surtout, et on le comprend, pour des jeux de baston :
"Un jeu de baston comme Street of Rage 2 prend toute sa dimension avec l'Activator"On veut bien le croire. Bon, le coup de pied sauté est peut-être un peu too much, mais le concept a l'air amusant. Cependant, à ma connaissance, il n'a pas fait le carton commercial espéré.
Mais en fait, cet accessoire semblait bien peu de chose comparé à l'autre info ramenée de ce fameux CES de Las Vegas par nos valeureux journalistes français. Le truc le plus excitant pour les joueurs que nous étions, c'était ça :
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Tu vois ce que je vois ? Un casque de réalité virtuelle, lecteur. UN CASQUE DE REALITE VIRTUELLE !!! Le rêve de tous les gamins de l'époque. Le Saint-Graal du jeu video. Le système pour lequel on avait claqué tous nos pennies à la méga-salle d'arcade de Picadilly Circus pendant le voyage scolaire à Londres ! Et ça, on l'aurait à la maison ? Branché sur une mégadrive ? Vrai de vrai ? Un truc de dingue, j'te dis.
Le truc a l'air sérieux, d'autant qu'il est présenté par Sega of America, itself. Son petit nom ? Le Sega VR. En rassemblant les infos de Joypad et de Console +, on arrive à se faire une idée précise de la chose. On l'annonce à 1200 francs (200 dollars à l'époque) et on le dit déjà agrémenté de quatre jeux utilisant peu ou prou la technique de Virtua Racing. A l'intérieur de la bète, on nous parle même de deux écrans couleurs LCD capables d'afficher des effets de 3D stéréoscopique. Le tout fixé par des lanières. Impeccable pour que les yeux de Julo ne "décrochent" pas pendant qu'il joue. La promesse : tu te déplaces et tu déclenches des actions au joypad pendant que la vision que tu as dans le jeu s'adapte aux différents mouvements de la tête. La REALITE VIRTUELLE quoi !
Tu connais la fin de l'histoire, lecteur. Regarde autour de toi. La réalité virtuelle n'a pas franchement explosé au cours de ces vingt dernières années. Enfin, pas au sens où on l'entendait à l'époque, avec le casque et tout le bazar. La promesse de Sega n'a pas été tenue. Je suis un peu colère. Ou plutôt, je suis un peu déçu. Mais l'espoir est toujours permis ! Un jour peut-être, Sega ressortira son projet du placard pour fabriquer la console ultime à base de réalité virtuelle. Ou pas.
La couv' qui tue :
Les Rétro-mags :
#4 : Super CD-rom Super Famicom, chronique d'un destin funeste à base de Play Station